On marche sur la tête !
Posté le mercredi 13 mai 2009 à 12 h 57 min dans la catégorie « Croquis, Humeur, News, Strips » par Bruno Bellamy.
On marche sur la tête, littéralement.
HADOPI est un monstre. Cette abberration grotesque et malsaine, qui consiste à outrepasser les droits les plus fondamentaux pour satisfaire les intérêts de ceux, parmi les marchands de culture, qui pèsent assez lourd économiquement pour s’assurer des alliances politiques aussi irresponsables qu’aveugles, ne pourra pas fonctionner, coûtera une véritable fortune, et laissera, puisqu’elle est brandie au nom du « droit d’auteur », alors que justement le droit des auteurs est bien la dernière préoccupation de ceux qui promulguent cette insanité, l’image de ces auteurs irrémédiablement ternie.
En face, ce n’est pas mieux : la Licence Globale semble un « moindre mal » pour beaucoup de gens qui, en réalité, n’ont pas vraiment idée de ce qu’est la réalité du statut économique et social de l’auteur, et y voient surtout un avantage pour le public (avantage dont on peut douter sur le long terme : une « solution » qui mettrait en péril la capacité de nombre d’auteurs à vivre de leur activité et donc à produire leurs oeuvres n’est pas, au final, à l’avantage de ceux qui apprécient ces oeuvres). La réalité, c’est que le coût réel d’une licence globale n’a jamais été calculé, que je sache, en tenant compte d’autre chose que de la part de la musique et, peut-être, de celle du cinéma. Qu’en est-il de l’écrit et de l’image fixe, présents depuis bien plus longtemps que le moindre son et la moindre image mouvante sur l’Internet, et désormais, certainement, en quantité très largement supérieure si l’on tient compte non pas du poids en méga-octets, qui n’a certes pas grande valeur, mais bien du nombre d’oeuvres ? Imaginez une licence globale mise en place par un gouvernement qui laisserait toute latitude à l’échange de fichiers sauvage, désormais considéré comme « copie privée », pour un forfait mensuel de quelques euros ajoutés au prix de l’abonnement ADSL. Au bout de quelques mois, on aurait droit à un « oops, on a oublié de compter l’écrit et l’image fixe, finalement cette licence va doubler ou tripler le prix de votre abonnement ». Plus d’un électeur aura le sentiment de s’être fait avoir, et il n’aura pas tort. Mais n’est-ce pas là ce qu’il faut attendre de la plupart des promesses de politiciens ?
Et comme cette pseudo erreur de calcul sera survenue après l’HADOPI, le contribuable aura au final été largement taxé pour les deux solutions… Quelle importance ? Ce n’est pas comme si on était en pleine crise économique !
Le résultat n’en sera pas plus fiable pour autant, puisque dès lors qu’on considérera comme dignes de rémunération toutes les oeuvres qui circulent via l’Internet et que, vu leur nombre et la prédominance des usages, on aura renoncé à contrôler leur circulation, tout auteur de la moindre photo de vacances exposée sur un blog pourra, en respect des principes définis dans le code de la propriété intellectuelle, réclamer sa part du butin. Qui, alors, pourra dire que ce photographe amateur aura plus ou moins de droit à rémunération qu’un auteur de BD qui aura publié une case, une page, un croquis, de son travail en cours, sur son propre blog (exemple au hasard, hein… 😉 ) ?
Faute de ces dispositifs délirants, l’Internet pourrait demeurer ce qu’il est aujourd’hui : un lieu d’échange et d’expérimentation, au sein duquel, on le sait, des gens abusent, et diffusent sans trop réfléchir le travail des autres, mais dans des proportions qui permettent peut-être, si l’on faisait preuve d’un peu plus de pédagogie, à la création de survivre, tout en condescendant à ce qu’une part raisonnable de diffusion « sauvage » fasse finalement office de promotion libre et aléatoire, et contribue à élargir la culture de gens qui, découvrant par les hasards du réseau, des oeuvres et des auteurs qui leur seraient restés, autrement, inconnus, vont devenir presque autant de clients légitimes de publications qu’ils ne seront que trop heureux de financer, pour se garantir (car un auteur a besoin de bouffer pour produire, c’est ce qu’on pourrait commencer par expliquer aux gens, au lieu de les menacer de leur couper l’Internet) de voir arriver bientôt de nouvelles oeuvres de ces mêmes auteurs qu’ils ont appréciés et continueront à lire ?
Mais non, on préfère légiférer de manière autoritaire, soumettre au vote ce qui est vrai ou faux, alors que le bon sens et la logique devraient dicter la conduite de nos représentants élus, au lieu d’une allégeance inconséquente au pouvoir du fric et à la persuasion des lobbies.
Qui risque de tout y perdre, au final, sinon les auteurs ? HADOPI ne défend que les marchands et les actionnaires du business de la culture, et la Licence Globale ne défend que ceux qui prennent pour une réalité le fantasme selon lequel les artistes pourraient ne vivre que d’amour et d’eau fraîche.
Je ne rejette pas en bloc les « modèles économiques alternatifs », peut-être existe-t-il des modalités d’application de cette Licence Globale ou d’autres dispositifs (je me suis moqué encore récemment du « mécénat global« , mais va savoir…) qui pourraient fonctionner et face auxquels mes réticences ne tiendraient pas la route, mais tant que ces « solutions » ne font que servir des enjeux politiciens, il y a fort à parier que l’évaluation de leur faisabilité, concernant notamment la survie du métier d’auteur, sera partiale et nourrie de pure démagogie.
Prétendre fliquer l’Internet, au mépris des droits de l’homme, ou offrir un « forfait culture illimité » au mépris du fait que les auteurs sont, évidemment, des gens comme tout le monde, qui ont le droit de vivre de leur métier quand celui-ci répond à un besoin, ne sont que deux mauvaises solutions à un problème qui n’a probablement jamais existé.
Je suis de ceux qui persistent à croire qu’un peu de piratage ne nuit pas à la création, du moment qu’on le contrebalance par un peu de pédagogie et de bon sens et, surtout, comme pour toute chose, qu’on n’en ABUSE pas. Seulement là, le gouvernement est en train de faire la promotion du piratage, à la manière dont Micro$oft a toujours, par les défauts de son système et la puanteur de ses démarches marketing, fait la promotion des systèmes concurrents tels GNU-Linux (et je n’assimile pas Linux au piratage, hein, me faites pas dire ce que j’ai pas dit ! 😉 ).
Qu’ils contribuent au progrès, au savoir et à l’histoire de l’art, ou qu’ils ne soient que des amuseurs publics, des pourvoyeurs de rêve (un métier pas moins noble que celui de député, à mon humble avis, surtout quand ceux-ci votent en faveur d’un cauchemar), les esprits qui font la culture plutôt que la vendre sont aujourd’hui laissés pour compte, tenus pour accessoires dans ce non-débat, et donc purement et simplement foulés au pied. Et avec eux, ceux qui apprécient leur travail, et aimerait donc les voir continuer à le produire.
Voilà pourquoi je dis, à qui veut l’entendre, qu’on marche, littéralement, sur nos têtes.
PS : mon texte est trop long, mon dessin est moche, et je vais me faire plein d’ennemis, mais je m’en fiche. Pendant que j’ai encore le droit (mais pour combien de temps encore ?) de penser et de dire ce que je pense, j’use de ce droit.
Je ne peux qu’approuver la justesse de ces propos. Bravo !
mercredi 13 mai 2009 à 13 h 50 mincertain site ont déjà ete censurer … comme le mien -_-
(évidement c’est un fake … mais suis je loin de la réalité ? )
mercredi 13 mai 2009 à 13 h 51 minPour l’HADOPI c’est bien vrai tout ça …
Pour ton dessin, bien au contraire j’aimerais bien le voir fini …
CAS
mercredi 13 mai 2009 à 14 h 08 minUne idee pour ce qu’elle vaut. Bruno, ton avis m’interesse beaucoup, ainsi que celui de tes lecteurs, parce que si des artistes de renom voulaient participer, je pourrais peut-etre payer des etudiants pour developper un systeme tel que décrit sur mon blog.
mercredi 13 mai 2009 à 14 h 22 minJeremy, je me suis permis de transformer ta prose (encore plus imposante que la mienne, chapeau !) en un lien vers ton blog, ça m’a semblé plus raisonnable. J’espère que tu n’y verras pas une forme de censure, telle n’est évidemment pas mon intention. 😉
Reste que les dispositifs visant à favoriser l’auto-publication reposent tous, à mon humble avis, sur le fait que l’avenir de la culture implique forcément la disparition des éditeurs, et la transformation de tout auteur en auto-entrepreneur. C’est sans doute, pour certains, une bonne option, mais je suis de ceux qui persistent à trouver que le métier d’éditeur, quand il est bien fait, est très utile. L’actualité (la pression des majors du disque sur les politiques) est parfois interprétée de manière caricaturale, si on imagine que tous les éditeurs sont des escrocs. Il y en a de bons, et même de très bons, et ceux qui font correctement leur boulot déchargent les auteurs de tâches qui bouffent du temps et pour lesquelles ils ne sont pas non plus (les auteurs) les plus qualifiés.
Ne parlons même pas du fait que, pour devenir son propre éditeur, un auteur doit, en tout cas en France, changer de statut, et créer une société. Or aussi petite soit-elle, une société coûte un max de pognon en charges, puisque dans notre beau pays il faut être carrément maso pour se risquer à monter sa propre boîte. Je pense que, pour beaucoup d’auteurs, passer à ce stade serait un risque carrément inconcevable. Plus tous les problèmes que tu soulèves par ailleurs. Mais je laisse les gens intéressés aller potasser ton blog et se faire leur opinion…
mercredi 13 mai 2009 à 14 h 31 minBruno: pas de probleme, c’est ce que j’ai failli faire moi meme, mais j’avais peur de passer pour un spammer 😳 . Cela-dit, ton avis m’interesse toujours!
mercredi 13 mai 2009 à 14 h 36 minBruno: Il me semble que le mechanisme d’enchere affecte le travail de distribution, mais en aucun cas le travail d’edition (qui sont bien distincts, meme si le plus souvent pris en charge par la meme companie). Un editeur permet a l’auteur d’obtenir les ressources pour developper son oeuvre, et dans le cas du mechanisme d’encheres, le prix d’edition est considere comme partie du prix de production de l’oeuvre.
Qui plus est, maintenir un site d’enchere n’est pas une mince affaire (sinon je l’aurai deja fait!), c’est un boulot a temps plein, de quoi occupper (et remunerer) un editeur ou un distributeur…
mercredi 13 mai 2009 à 14 h 42 mineh bien en gros voilà : je ne suis pas 100% partisan de l’auto-édition, qui revient à mélanger plusieurs métiers, alors qu’il y a des gens qui accomplissent très bien les tâches complémentaires à celle de l’auteur, et qui n’ont aucune raison d’être privés de leur boulot. L’autre grosse objection, tu l’as soulevée toi-même : la solution que tu suggères impose un revenu (hypothétique) fixe, alors qu’il est légitime qu’un auteur, qui le plus souvent ne vit pas à la hauteur de la valeur de son boulot, puisse espérer qu’une de ses oeuvres « décolle » et rapporte de quoi compenser les travaux déficitaires antérieurs. Souvent, par exemple, on bosse pendant des mois sur des projets qui finalement ne donneront rien. Si un jour un projet « cartonne », eh bien c’est la surprise, mais ça vient aussi compenser le manque à gagner.
mercredi 13 mai 2009 à 14 h 45 minEn outre, il ne faut pas négliger la fonction « banquier » de l’éditeur. Une BD, par exemple, demande une bonne année de boulot. Les grandes maisons d’édition peuvent verser aux auteurs des avances sur droit, de quoi bouffer le temps de faire les pages. Un auteur auto-édité ne peut réaliser son oeuvre qu’à condition de vivre chez ses parents ou de gagner au loto… Encore un truc auquel ne pensent pas ceux qui pensent que l’Internet peut « libérer » les gentils auteurs des méchantes maisons d’édition… 😉
Argh, nos messages se sont croisés… 😉
mercredi 13 mai 2009 à 14 h 54 minAdmettons que le principe n’empêche pas la collaboration avec une maison d’édition, mais j’ai peine à croire qu’un éditeur acceptera l’idée d’un rendement fixe, alors qu’ils en sont déjà tous à essayer d’équilibrer leur catalogue entre les oeuvres qui se vendent « moyen » et celles qui compensent par de bonnes ventes. En BD c’est typique : beaucoup de trucs sont publiés et rapportent à peine de quoi payer l’impression, alors que les bonnes ventes permettent, justement, de financer les « expériences », les trucs qui ne vont pas forcément être rentables. Avec un système auto-financé, on tendrait à ne publier que les choses rentables (idem pour un auteur auto-publié, d’ailleurs). La notion de risque disparaissant, les auteurs seraient poussés à faire des choses qui ont le maximum de chances de plaire au public, ce qui tend à minimiser la créativité au profit du « commercial ». Là encore, je ne crois pas que ce soit une bonne solution pour la culture… 😉
Je suis bien d’accord a propos du rendement fixe. Mon espoir c’est qu’une oeuvre qui cartonne, meme si elle ne conduit pas a un revenu plus grand, conduit a une publicite plus grande, qui permet de fixer un prix total bien plus eleve pour l’oeuvre suivante: la notion de revenu variable est toujours la, meme si un peu decalee dans le temps et plutot basee sur la reputation (d’un editeur aussi bien que d’un auteur d’ailleurs).
Pour les risques, je ne sais pas: il me semble qu’en reduisant de beaucoup le prix de distribution (plus exactement, on le reporte sur le public, de maniere a ce qu’il soit proportionnel a l’impact de l’oeuvre), on encourage justement les editeurs a financer des oeuvres originales, en limitant l’investissement au cout de production. Bien sur, ca limitera les debutants sans reputation a des oeuvres a faible cout de production, et n’encouragera que les producteurs (artistes ou editeurs) qui se sont fait une bonne reputation a investir dans des oeuvres a fort coup de production. Mais n’est-ce pas deja le cas, et une necessite de tout systeme de production?
Bon allez, j’arette de poluer tes commentaires 😉
mercredi 13 mai 2009 à 15 h 17 minSalutations du Chili et bonne soiree!
j’ai vraiment du mal à me faire une opinion, même en tant que musicien, sur les deux options présentées Hadopi ou licence globale. j’aime bien ton approche Bruno : un peu de piratage et un peu de respect. Mais je ne suis pas persuadé qu’au niveau mondial le respect soit le même selon les cultures et j’ai du mal à imaginer comment être pédagogue vis à vis d’un ado chinois, (à supposer qu’il ait l’internet libre et qu’il soit intéressé par du contenu de chez moi)
jeudi 14 mai 2009 à 7 h 09 minje ne pirate pas de la musique, je l’achète en CD ou en ligne, mais c’est parce que je sais la menace qui pèse sur le revenu ! Mais une personne qui est juste une consommatrice de musique a t’elle cette notion de perte de revenu ? Et puis, si elle l’a, est-ce que c’est important pour elle ? C’est sûr, on nous dit que tout ça bénéficie au spectacle vivant, mais toute la musique ne peut pas être interprétée sur scène ou alors… à un prix tel que les petits auteurs ne peuvent pas le faire.
J’ai l’impression que le modèle économique n’est pas trouvé : les verrous sautent (DRM and co)mais la liberté totale de copie ne permet pas aux créateurs de vivre s’ils se consacrent totalement à leur métier.
Je suis vraiment pris au dépourvu dans ce débat. Il faut continuer à chercher et à voir ce qui se fait partout.
@Bertrand : il n’y a pas besoin d’aller jusqu’en Chine pour trouver des magasins avec pignon sur rue vendant sans complexe des films, de la musique, et des logiciels piratés ! Mais l’HADOPI n’a pas l’ambition de fliquer l’Internet au niveau mondial, il s’agit juste d’emmerder les français. Quant au « spectacle vivant », quelle bonne blague ! Si, encore une fois, on se préoccupe vraiment du droit d’auteur comme on le devrait, c’est à dire globalement, quel serait l’équivalent du concert pour un illustrateur, un auteur de BD, un écrivain ? Sera-t-on réduits à gagner notre vie en faisant des dessins à la craie sur les trottoirs ?
jeudi 14 mai 2009 à 7 h 36 minLa solution est simple : il suffit que le téléchargeur lambda comprenne que les auteurs sont des gens comme lui, c’est tout. Avec les mêmes besoins (logement, nourriture, santé), et les mêmes droits. C’est une simple question de respect basique.
À l’aube de l’Internet on parlait de la Netiquette. Une simple transposition de règles élémentaires de courtoisie à l’univers virtuel. Les Internautes d’aujourd’hui ont tout simplement négligé de lire, avant de se connecter, le mode d’emploi…
Bruno Bellamy a raison. Cette loi ne prend pas en compte les artistes mais seulement les gros label.
Et le plus important est de se demander pourquoi les gens téléchargent :
Par exemple, les gens ne vont pas acheter un livre dont la qualité ne vaut guère mieux que ce qu’on pourrai obtenir en imprimant un scan de ce livre récupéré sur le net.
De plus, en Chine ou aux états Unis, regarder un film ou une série est insupportable à cause du nombre de pub (comptez un temps de pub quasi égal au temps du film)
Et puis on peut même parler de la qualité des œuvres : quand une place de cinéma est entre 7 et 10 euros, il est normal de ne voir que de bon film et de voir les autres par un autre moyen. Dans le même ordre d’idée, qui achèterai le dernier CD de la Star Académie pour un prix 20 euros ?
En bref, si les artistes veulent que l’on achète leurs œuvres, il doivent faire des choses de qualité.
PS : ma copine est chinoise et j’ai déjà été en Chine pour rencontrer sa famille, et franchement il n’y a pas spécialement de censure ou de problème (pas plus qu’en France en France en tout cas). C’est un fantasme de journaliste et de pseudo défendeur des droits de l’homme. Et je trouve vraiment de plus en plus lourd les accusations contre la Chine quand elles sont aussi basiques……
vendredi 15 mai 2009 à 13 h 26 minJe ne sais pas si vous avez entendu parler du dilemme du prisonnier (réitéré) étudié notamment par Axelrod et les statégies de jeu (programmées sur ordinateur) qui se montrent les plus efficaces.
Je vous laisse consulter un résumé de son ouvrage à cette adresse : https://www.cnam.fr/lipsor/dso/articles/fiche/axelrod.html ainsi que la page de Wikipédia sur ce jeu et en particulier la section 3 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dilemme_du_prisonnier#Le_dilemme_r.C3.A9p.C3.A9t.C3.A9 .
Les stratégies les plus performantes dans la majorité des cas sont « œil pour œil » et « œil pour œil avec bienveillance » qui, dans 1 à 5 % des cas (aléatoirement), ne répond pas à une défection du (des) partenaire(s).
De nombreux scientifiques y voient une des raisons qui pourraient expliquer pourquoi il est très souvent plus payant de coopérer plutôt que de rechercher le profit à tout prix.
Ceux qui ont fait pression pour faire adopter HADOPI, et qui ne recherchent que leur profit feraient bien de réfléchir à cela avant que de risquer de se mettre à dos tous les internautes et consommateurs que nous sommes.
Quand aux pirates purs et durs (et non les hackers au sens strict) ils auraient eux aussi intérêt à réfléchir à ce qui peut se passer s’ils usent et abusent du piratage, vis à vis des auteurs et des autres consommateurs.
JP4U
vendredi 15 mai 2009 à 22 h 27 min@JP4U : non seulement je connais bien le dilemme du prisonnier, mais je l’ai découvert dans Gœdel Escher Bach, de Douglas Hofstadter (dont on peut entrapercevoir la couverture sur la table de salon de Ludivine, dans Showergate 1, page 45 case 3 😉 ), où non seulement il prône l’approche coopérative, mais surtout, il applique cette logique à la stratégie nucléaire, pour laquelle, évidemment, il est particulièrement vital de ne pas agir n’importe comment !
samedi 16 mai 2009 à 7 h 49 minSi nos gouvernants démontrent qu’ils ont, sur des sujets comme la protection du droit d’auteur, une approche aussi grossière de la logique et de la stratégie, ne peut-on décemment craindre pour l’avenir de la vie sur Terre quand on sait qu’ils disposent de la capacité d’user de l’arme nucléaire ?
Je sais que le raccourci est un peu radical, mais je persiste à ne pas trouver rassurant de vivre sous la coupe d’un système où le pouvoir échoit non à ceux qui ont la compétence de l’exercer, mais à ceux qui ont assez d’ambition et assez peu de scrupules pour y accéder en dépit du bon sens.
Ma petite contribution (désolé je vais rester beaucoup plus terre à terre)… concernant HADOPI, la licence globale ou quoi que ce soit d’autre je suis un peu comme Bertrand (bien que n’étant pas musicien professionnel), difficile de s’y retrouver.
Je suis d’accord sur le fait qu’HADOPI ait un côté intrusif et ne soit actif que sur le territoire Français … mais d’un autre côté il faut un peu arrêter de jouer les vierges effarouchées quant aux sanctions éventuellement hypothétiquement possibles quand un simple d’esprit n’aura pas changé de comportement après un mail et un courrier recommandé alors que son activité est, rappelons le, illégale !
Que préférez vous :
– que le fournisseur d’accès bloque directement l’accès à un grand nombre de ports, voir n’autorise que http, smtp, pop, imap … (free avait tenté cela il y a quelques années sur certain ports utilisé par emule)
– que les gens soient mis face à leurs responsabilités, en gros quand tu joues tu gagnes mais tu peux également perdre …
Je préfère la deuxième solution : soit un accès le plus large possible à Internet (contrairement à ce qu’il se passe chez nos Amis Chinois – désolé Aurélien)
Concernant l’aspect pédagogique et son impact je suis beaucoup beaucoup moins optimiste que Bruno. C’est malheureux mais pour une grande partie de nos concitoyens seule la répression bête et méchante est efficace.
Pour le « chargeur fou » l’image, la musique, le film, le livre n’est plus une œuvre d’art mais juste un produit de consommation comme un yahourt, un stylo qu’on utilise et qu’on jette. Le fait qu’il y ait un auteur, un producteur, un acteur etc… derrière cela n’a absolument aucune importance. Le fait que ce produit soit dématérialisé et en accès libre masque totalement le fait que le téléchargement de ce dernier n’est ni plus ni moins que du vol (du moins dans l’esprit des chargeurs) .
Je suis d’accord avec le fait que la rétribution réelle des artistes n’est pas à la hauteur de ce qu’elle devrait être … mais prendre cette raison comme une justification au piratage est quelque peu hypocrite. Le piratage ne touche pas que les grosses société, contrairement a ce que certains courageux qui luttent contre les majors en téléchargeant leurs produits veulent nous faire croire, mais aussi certain label plus petit qui ont plus de mal à supporter les non ventes … Un artiste sans label, sans réseau de distribution, sans moyen de distribution sera condamné à l’anonymat.
Bien évidemment le problème du piratage a toujours existé, mais grâce (ou à cause) à l’avènement d’internet haut débit ce phénomène s’est démocratisé. Une des solutions pour dissuader les gens de charger à gogo serait de limiter les débits, mettre des quotas de transferts de données …. mais bon personnellement je préfère un accès illimité à internet et que les gens prennent leur responsabilités … il n’y a pas de solutions parfaite, Hadopi est loin de l’être … donc histoire à suivre à la recherche de la solution idéale.
Bonne journée
mercredi 27 mai 2009 à 13 h 47 min@Darknico (et d’autres, qui pourraient être tentés de relancer ici des débats qui ont déjà cours ailleurs) : heu… que le téléchargement d’oeuvres protégées soit illégal, on est tous d’accord, hein, enfin je pense. Le but n’est pas de débattre ici de ce que HADOPI est « bien » ou « pas bien », parce que pour ça il y a des forums, il y a l’assemblée nationale, etc. Le truc c’est juste que j’ai voulu rappeler le fait, à mon avis inacceptable et indécent, que dans toute cette histoire, les auteurs, qui sont à l’origine des oeuvres, et donc les premiers concernés, sont purement et simplement laissés pour compte. Et à mon sens, ni HADOPI ni la « licence globale » n’y changent quoi que ce soit.
Après, savoir si HADOPI peut « marcher », s’il y a d’autres solutions, si c’est la moins pire, si c’est mieux ou moins bien en Chine, etc, c’est un peu hors sujet ici, je le crains. Ailleurs, on en cause plus efficacement, notamment sur le plan technique, juridique, voire politique.
mercredi 27 mai 2009 à 14 h 06 minC’est pas pour clore le débat artificiellement, hein, c’est juste pour éviter les redites un peu stériles. Parce que je crains notamment qu’il n’y ait pas beaucoup de députés français ou de responsables politiques chinois qui passent par ce blog, donc ça leur fera une belle jambe… 😉