Film de vacances

Posté le jeudi 21 juillet 2011 à 12 h 51 min dans la catégorie « Couleur, Croquis, Humeur » par Bruno Bellamy.

Film de vacances

Un fond de tiroir, de l’époque de Pirates Mag, mais qui est toujours d’actualité, je crois. 😉


11 commentaires pour « Film de vacances » :

  1. Bruno Bellamy a dit :

    Ce n’est d’ailleurs pas sans rapport (même si c’est par l’absurde) avec le propos récent de Laurent Chemla, qui évoque entre autres le fait que si on devait adopter un système de « licence globale » il faudrait évidemment rétribuer non pas seulement les « artistes professionnels » mais bien TOUS les auteurs d’œuvres de l’esprit diffusées sur l’Internet, autrement dit un nombre astronomique d’internautes (blogueurs, auteurs de sites web, etc).

  2. MaSemaineEnImage a dit :

    Et il pleut beaucoup sur tatooine parce qu’en ce moment ici…

  3. Danilo a dit :

    Pour ce qui est de rémunérer tous les auteurs d’oeuvre, la seule conclusion logique (puisqu’il suffirait à n’importe qui de publier une histoire drôle sur internet et de se déclarer ensuite artiste) sera de rémunérer tous les humains, indistinctement.

    cf. https://owni.fr/2011/03/18/yoland-bresson-revenu-existence/
    entre autres articles sur le sujet.

  4. Bruno Bellamy a dit :

    @Danilo : heu… ouais, enfin faudrait modérer ça un peu, en même temps. Si TOUS les métiers sauf le métier d’auteur peuvent être rémunérés « normalement », et qu’on part du principe qu’un éventuel « revenu de vie » sera bien suffisant pour les artistes, ça revient à dire que le travail de ces artistes ne vaut rien. Or le fait qu’on puisse être auteur amateur (ex : poster un film de vacances sur son blog) n’a rien de spécifique au domaine artistique. On peut faire du pain en amateur, de la plomberie en amateur, de l’enseignement ou du sport en amateur. C’est le fait d’exercer une activité qui répond efficacement à un besoin ou à une demande qui peut justifier une rémunération et faire basculer du statut d’amateur à celui de professionnel.
    Et limite est simple, c’est la réponse à la question : « est-ce que des gens sont prêts à payer pour ça ? ». Là où l’Internet crée un nouveau paradigme, c’est qu’il apporte un moyen technique de CONTOURNER cette question, et non d’y répondre. Le numérique n’apporte pas la gratuité, il apporte une possibilité de ne pas payer, c’est très différent. Parce que la demande pour l’art et/ou le divertissement n’a pas baissé, bien au contraire. Simplement, alors qu’il n’est pas possible de télécharger une pizza ou une voiture, il est devenu possible de télécharger les biens dématérialisables. C’est pas comme si les gens avaient cessé de s’intéresser à la musique, aux images, à la vidéo, ou aux logiciels, et n’en voulaient plus. Dans ce cas, oui, leur valeur baisserait. Là c’est pas le cas du tout.
    À mon humble avis, l’argument, très intéressant par ailleurs, du « revenu de vie », n’a rien à voir avec la question des droits d’auteur dans l’ère numérique. Pour de simples raisons de principe d’égalité, les auteurs devraient être considérés comme des citoyens et des travailleurs comme les autres, avec les mêmes droits, notamment celui d’être rémunérés équitablement pour leur travail, dès lors que celui-ci, comme mentionné plus haut, a une valeur dans ce monde, autrement dit répond à une demande ou à un besoin.
    Quand la loi de l’offre et de la demande aura disparu, quand le système monétaire aura disparu, quand les machines travailleront pour nous et que l’humanité toute entière pourra enfin s’épargner les inégalités, la faim, la maladie, le commerce, la guerre, et que les ressources seront partagées entre tous de manière intelligente, de sorte que pourront travailler ceux qui voudront travailler parce que ça les épanouit et qu’ils ont plaisir et fierté à contribuer au bien commun, alors là oui, l’art, comme tout le reste, pourra et devra être gratuit. D’ici là, déprofessionnaliser arbitrairement le statut d’auteur, c’est commettre un acte inégalitaire. On ne peut pas, au nom d’une certaine idée de la liberté, agir de la sorte.

  5. moorbrid a dit :

    ci dessous un lien pour relativiser la perte de revenu du aux pirates
    https://www.clubic.com/antivirus-securite-informatique/virus-hacker-piratage/piratage-informatique/actualite-436676-pirates-passionnes-cinema.html

  6. Bruno Bellamy a dit :

    …ce qui rejoint l’idée que le « problème du piratage » en réalité n’existe PAS.
    En revanche, les « solutions » envisagées, elles, posent clairement de gros problèmes. HADOPI est un problème, la « licence globale » est une insanité (elle n’a d’intérêt qu’électoral), qui pose elle aussi une myriade de problèmes. Et bien sûr l’insuffisance de l’offre légale est un big problème.
    En définitive, et c’est juste mon avis perso, la solution c’est juste d’y aller mollo, et ça c’est vrai pour tout : la démesure, l’excès, l’absence de limite raisonnable, ça oui, c’est toujours un problème, quel que soit le domaine. On pollue trop, on consomme trop, on bouffe trop, on s’endette trop. On est dans la civilisation du « toujours plus ». Tu trouves que c’est bon ? Tiens, reprends-en ! On accumule comme des oufs, sans jamais se demander d’où ça vient, où ça va…
    C’est pas un problème spécifique à l' »industrie de la culture », ça.
    Je crois que si le prétendu « problème » du piratage est si difficile à résoudre, c’est bien parce qu’il n’existe pas. Ce qui existe c’est un problème plus profond, c’est un problème de manque de mesure, de limites. On ne sait plus reconnaître la qualité, alors on la remplace par de la quantité. C’est pas en rajoutant des lois qu’on va régler ça…

  7. moorbrid a dit :

    « On ne sait plus reconnaître la qualité, alors on la remplace par de la quantité. C’est pas en rajoutant des lois qu’on va régler ça… »

    Faut il se plaindre d’avoir plus de 500 nouvelles BD par année ?
    Je ne pense pas, car plus l’offre est important plus la chance d’avoir une bonne BD est importante.

    Le problème c’est que sur les 500 nouvelles BD il n’y en a que 250 grands maximums qui sont « visible » par le grand public. Les grosses maisons produisent en masse pour que le grand public reste chez elles (c’est plus facile d’acheter pour l’anniversaire le nouveau thorgale, le dernier Spirou ou Sillage même si ce sont des « daubes »)

    C’est la ou la culture du net rentre en jeux. Typiquement j’ai découvert (et acheté juste après) un grand nombre de super manga par l’intermédiaire de sites de « fan » (J’ai aussi découvert un grand nombre de manga que je n’achèterais jamais !!!). Le net me permet de découvrir et de choisir mes futures achat (je retrouve grâce au net la qualité dans la quantité qui est disponible !!)

  8. Bertrand a dit :

    Bon… donc, tant que la virtualisation des pizzas n’est pas possible, on est coincés ! Y’a un marché, là, coco !
    peut-être une piste pour dépenser les sous du grand emprunt ?

  9. Bruno Bellamy a dit :

    @mmorbrid : avoir « trop » de choix n’est pas forcément un problème, sauf que produire plus d’albums avec le même budget c’est pas vraiment idéal pour les auteurs. Ils doivent bosser plus vite pour survivre, en sachant que de toute façon chaque album se vendra moins puisque le budget des lecteurs n’est pas extensible. Résultat : des auteurs qui ne vivent plus de leur métier, et une production parfois bâclée. C’est pas le cas de toutes les BD, loin s’en faut, il continue à paraître de pures merveilles, mais ça devient invivable pour beaucoup d’auteurs qui, rappelons le, sont des travailleurs indépendants, donc complètement en dehors du système de revenu minimum propre aux salariés. Cf. le post de Fabien Vehlmann qui résumait assez bien la situation…
    @Bertrand : je pense en effet que si on dépense les sous de l’état pour financer un peu mieux la recherche, et notamment la numérisation des pizzas, le pays, et même le monde, ne s’en portera que mieux. 🙂

  10. moorbrid a dit :

    Si l’on regarde les chiffre de publication des livres sur 2009-2010, il y a eu 67.278 titres publié en 2010, avec 63000 nouveautés. Sur ces 63000 nouveautés très peu d’auteurs peuvent espérer en vivre mais c’est pas pour cela qu’il y a moins d’auteurs chaque année (+1% de publication de plus par rapport à 2008-2009)

    Si je prends ton raisonnement il est sur que s’il n’y avait que 100 ou 200 nouvelles BD chaque année les auteurs gagnerais plus.

    Je pense que le vrai problème est sur le circuit de distribution. C’est quand même fou que le tome 2 de Showergate ne sorte pas car il va pas être assez rentable !!!! Super merci pour les lecteurs qui ont achetés le 1 !!!

  11. Bruno Bellamy a dit :

    Pour Showergate, j’ai fait une petite BD d’explication et, surtout, maquetté un livre.
    J’ai fait ce que je pouvais…
    Pour les chiffres, j’y peux rien, c’est pas moi qui les fais.

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