Fesses book
Posté le mercredi 29 décembre 2010 à 18 h 17 min dans la catégorie « Couleur, Croquilembour, Croquis, Humeur » par Bruno Bellamy.
Oh, certes, le calembour est facile, mais le prétexte est légitime, puisqu’il s’agit ici de célébrer le choix que j’ai fait de supprimer mon compte sur Facebook !
Les « rézosocios » m’énervent, et ne constituent à mon sens rien d’autre qu’un moyen de se saturer encore plus d’informations, au point que plus aucune information ne semble avoir de valeur ou de sens. Je n’en vois décidément pas l’intérêt, à part peut-être celui de savourer, lorsque cette impression de saturation est à son comble, la délectable interruption de ce flot absurde. C’est un peu comme le moment où on se décide à ne plus regarder la télé. 🙂
Accessoirement, c’est aussi un acte de « remise à zéro » salutaire, un moyen comme un autre de faire un peu de ménage numérique, et donc de bien terminer l’année, afin d’aborder d’un très bon pied la suivante…
PS : les plus physionomistes auront peut-être reconnu en couverture de ce petit livre bleu la version « sans culotte » du poster rieur qui se moquait impudemment d’un autre indécent monopole. 😉
Facebook or not Facebook ? That is the question. 🙂
Quelle attitude adopter ?
1. pas de compte, point barre. Après tout il existe des protocoles de communication beaucoup plus ouverts et non centralisés
2. un compte « tartempion » dans lequel on ne poste strictement rien et qu’on utilise juste pour suivre l’actualité d’autres comptes
3. un compte nominatif (avec les restrictions au presque maximum et en gardant bien à l’esprit que, dixit Facebook : « tout ce que vous postez nous appartient »)
Je m’en tiens actuellement à l’option 1 mais j’ai de plus en plus de mal. Une bonne partie de ma famille m’invite à opter, sinon pour l’option 3, au moins pour la 2. Philosophiquement parlant, cette centralisation et marchandisation des informations personnelles me gêne. (Google n’est pas forcément mieux, malgré leur mantra « Don’t do evil »). Partisan des protocoles de communication ouverts, je rechigne à cette approche « dans le nuage ». Chacun devrait pouvoir sauvegarder toutes ses données présentes dans le « nuage » et, idéalement, monter son propre serveur. Pour le courrier électronique, pour la messagerie instantanée, de tels protocoles existent. Chacun peut monter son petit serveur dans son coin et ce dernier discutera sans souci avec ses homologues partout autour du globe. En revanche, impossible de monter « son » serveur Facebook. Difficile de sauvegarder ses données Facebook (quelques extensions Firefox semblent savoir générer un gros PDF de tous nos échanges textuels sur Facebook). Pas moyen de chiffrer non plus. Tout transite par le cœur de réseau Facebook, lequel analyse, compile sans vergogne… juste pour la pub, bien entendu.
J’observe avec intérêt l’émergence d’alternatives libres et décentralisées à Facebook. Diaspora en est une. Avec ce dernier, chacun héberge son identité personnelle et ses données sur un serveur (disons un petit programme) local et des outils de chiffrements permettent de s’assurer que personne n’ira intercepter vos messages. Le tout fonctionne en « peer to peer », donc sans « serveurs centraux qui paralysent toute la planète en cas de souci » (cf. le récent crash de Skype). À suivre donc…
mercredi 29 décembre 2010 à 19 h 55 minOui, oui, OK…
La question de la confidentialité des infos, etc, est intéressante, et a été discutée ici et là, mais ce n’est pas mon propos.
Ce que je reproche à l’usage de Facebook c’est de ne faire qu’ajouter au bruit ambiant. Comme tu le fais remarquer, il existe déjà des protocoles de communication pour échanger des messages, mettre de l’information à disposition, etc. Pour moi, les réseaux sociaux ne font que s’ajouter aux dispositifs existants en présentant des fonctions redondantes, et donc en n’augmentant pas la qualité, mais seulement la quantité d’information. Elle entretient les gens dans l’illusion que, pour exister, il faut susciter le regard et l’écoute des autres.
Je trouvais mon gag de Noël particulièrement crétin cette année, mais je me rends compte que j’avais tout de même argumenté sur un propos qui n’est point dépourvu de sagesse (non mais écoutez-le, le vieux sage de la montagne qui sait tout… ;)) : ce n’est pas la quantité qui compte !
Ce qui me chagrine, finalement, c’est que l’outil Internet PERMET de faire le tri, d’affiner sa quête de sens, de rechercher les bonnes réponses (et donc d’inciter à se poser les bonnes questions), mais que très peu de gens l’utilisent pour cela. Finalement, avec ou sans les bons outils, la paresse intellectuelle et la tentation de crier plus fort que les autres pour se donner l’illusion d’avoir raison persiste. Même pourvue de moyens aussi inédits, aussi puissants, aussi étonnants, l’humanité n’évolue guère. Un peu, sans doute. Mais bien moins que ce que devraient lui permettre les instruments merveilleux dont elle s’est dotée…
Donc « Facebook or not Facebook ? » n’est pas une question… c’est juste un choix. Ça peut convenir à certains, ça ne me convient plus à moi, j’ai fait mon choix.
mercredi 29 décembre 2010 à 20 h 14 minPour moi, tant qu’on peut te suivre sur le blog, ça me convient ! FB a la praticité de rassembler beaucoup de monde/choses, mais ce n’est heureusement pas universel !
jeudi 30 décembre 2010 à 16 h 57 minC’est pas faux tout ça …
Je t’imiterai bien, j’ai une seule véritable raison d’utiliser facebook qui est liée à l’existence de facebook … ( oui, je sais, c’est très abscons comme sentence )
jeudi 30 décembre 2010 à 17 h 05 minAllez, je me permets de faire un commentaire sans aucun rapport : en ce qui me concerne, ma manière de bien finir l’année, c’était d’avoir eu l’immense bonheur de recevoir ce matin mes deux sketchbooks ! Ouf, j’ai évité la déception dont j’avais eu très peur suite au message de Bruno quant à l’épuisement du tome 2 chez l’éditeur, et ceci grâce à la gentillesse et à l’efficacité de Gérard Mathieu, du Comptoir du Dessin, que je remercie ici à nouveau vivement.
Et je remercie une fois de plus Bruno pour la qualité de ses dessins : je m’en suis fait une orgie aujourd’hui, et c’était un vrai bonheur.
Bon réveillon à toi, aux tiens ainsi qu’à toutes tes lectrices et lecteurs.
jeudi 30 décembre 2010 à 23 h 30 min@Bruno C : voilà en effet une très bonne façon de terminer 2010 !
vendredi 31 décembre 2010 à 9 h 10 minMerci à toi, et bonne St Sylvestre à tous ! 🙂
Moi j’ai su résister à la tentation de la fesse de bouc 😉 je ne m’y suis jamais inscrit et j’ai de moins en moins l’intention de le faire.
JP4U
vendredi 31 décembre 2010 à 19 h 31 minAlors puisqu’on en est aux jeux de mots de bas étages, je me permettrais de remonter d’un cran, juste au dessus du nombril en te souhaitant de BEAUX NÉNÉS pour 2011, je veux dire d’encore plus beaux que ceux que tu nous dessine ici !
;o)
lundi 3 janvier 2011 à 15 h 19 minAttends, t’as plus de compte facebook ? Mais c’est légal, ça ?
Très bonne année à toi, pleine de bellaminettes !
lundi 3 janvier 2011 à 16 h 10 minUne bonne année et que les bulles vous soient bonnes et les crayons qui glissent tout seuls ^^
mardi 4 janvier 2011 à 1 h 11 minJ’apprécie toujours autant ce blog, un jour je vous ferais dédicacer mon sylféline, j’y arriverais 🙂
Ni ma famille ni mes potes ni la dimension « faut se faire connaître » du boulot d’artiste n’ont jusqu’à présent réussi à me convaincre de m’inscrire sur FB. C’est bien simple, je n’en ai pas besoin. Point. Sauf que maintenant, certains sites -qui n’ont rien à voir avec FB- ne te permettent pas de communiquer avec eux sauf si tu as un compte FB, comme si FB était un garant de ton identité, avoir une adresse email ne suffit plus; Et ça ça m’agace au plus haut point, j’ai horreur qu’on m’oblige à m’inscrire quelque part (non pas à une communauté/un centre d’intérêt -parce que ça je comprends bien qu’il faut être inscrit pour montrer son intérêt-, mais à un système de communication fermé sur lui-même) alors que je ne veux pas. Récemment j’ai voulu participer à une discussion sur un blog de la célèbre chaine HBO, eh bien sans compte FB ou Twitter, tu peux pas poster ou commenter. Sans ces comptes tu n’es rien, t’as pas le droit.
mercredi 5 janvier 2011 à 0 h 32 minC’est plutôt ce genre de limitations qui réussiraient à me faire craquer tellement ça m’agace de trouver des portes fermées. mMis pour l’instant, je résiste. ^^
Marc Bati et quelques autres personnes aiment ça.
vendredi 7 janvier 2011 à 11 h 45 min🙂
vendredi 7 janvier 2011 à 12 h 37 minJe n’ai pas plus de compte fesse book que je n’ai d’autres livres de cul (bon… pas terrible non plus celui là mais ce n’est qu’un pas de plus dans la traduction littéralement fausse)
lundi 10 janvier 2011 à 9 h 13 minPar moments, la pression est forte, sans réflexion sur une motivation. C’est un peu comme s’il fallait y être pour en être. Avoir sa communauté virtuelle de gens choisis, loins donc pas trop dangereux, un peu kleenex s’ils nous dérangent. On zappe sur les gens comme sur les programmes de la vieille télé.
Ce n’est peut-être qu’une façon de se protéger dans une société de plus en plus stressée. Ca me semble une autre illusion, sans doute parfois agréable. C’est peut-être une nouvelle façon de consommer du relationnel, sans trop y donner de soi.
Et puis, je suis sensible à la question du « bruit » ambiant. Faire du buzz…tout ça pour ça : pas très évoluée comme civilisation ! On va en arriver à la situation médiatique du dernier tome du cycle de Cyann : on sait tout sur tous.
C’est peut-être mon côté rabat-joie du lundi matin… je ne sais pas. Pas envie de faire comme tout le monde.
Pas de facebook donc.
Salut !
Moi aussi, je résiste. Autre acte de rébellion : résilié mon téléphone mobile !
Libertéééééééé !
lundi 10 janvier 2011 à 21 h 55 minEt crotte… 🙁
vendredi 14 janvier 2011 à 15 h 17 minVoilà, j’ai dû me reconnecter pour retrouver des coordonnées de gens pour leur envoyer mes vœux, du coup mon compte FB est réactivé…
Tout ça pour ça…
🙂
Ah là là, tu l’as bien résumé « tout ça pour ça » !
Facebook est un outil. Comme tout outil, il faut en avoir l’utilité. On n’achète pas une perceuse juste pour s’amuser… quoi quoique.
Le risque est le même qu’avec tout les outils informatiques, on oublie pourquoi on s’en sert, et du coup, on bidouille, on perds son temps.
Algésiras : je comprends la démarche des jeunes artistes qui assurent leur promo.
C’est ce que je fais aussi dans un cadre plus modeste pour mon blog. Dans ton cas, hum ce n’est pas nécessaire hein, tes fans savent où te trouver !
Le réel danger de facebook – outre l’accès aux données – est de mélanger allègrement vie privée et professionnelle, (ou juste, vie privée et production artistique).
La question se pose toujours avec la notion d’identité « virtuelle ». Soit on n’est pas du tout présent sur la toile, soit on contrôle les informations. A mon humble avis, il est plus facile d’effectuer ce contrôle avec une présence raisonnée.
Pour le bruit ambiant et la tendance à la dispersion, je n’ai pas besoin de facebook pour m’éparpiller ^_^ (et j’ai des souvenirs de diatribes du Bruno sur l’ADABD).
lundi 17 janvier 2011 à 14 h 59 minLes boules quiès et le coup de pied au cul, y’a que ça de vrai !!!
@Marianne : on peut faire des trucs très rigolos avec une perceuse ! 🙂
Mais bon, ouais, quand on outil devient chiant, c’est p’t’être qu’on s’en est pas servi comme il faut…
Ma courte mais radicale période de sevrage de Fesses Book m’a fait le plus grand bien. J’ai dû, comme évoqué plus haut, « réveiller » mon compte pour récupérer quelques infos, mais je ne regrette pas d’avoir fait un peu de ménage.
Je vais maintenant m’efforcer de m’en servir juste pour la promo, ce qui, de mon point de vue en tout cas, n’est pas exclusivement une affaire de jeunes artistes. Ne serait-ce que parce que j’ai eu maintes fois l’occasion de constater que des gens pouvaient être « fans » de ce que je fais, et être dans la plus totale ignorance de mes parutions (genre, au hasard, un album de BD qui est sorti et qu’ils n’ont jamais acheté parce qu’ils ignoraient son existence…).
Donc bon, s’il faut vraiment comparer FB à une perceuse, disons que ça a l’inconvénient de faire du bruit, mais que pour « faire son trou » ça peut être utile. 🙂
lundi 17 janvier 2011 à 22 h 18 minMarianne > argh je me rends compte que ma phrase parait terriblement prétentieuse alors que c’était pas du tout dans ce sens là que je l’entendais: je ne disais pas que je n’avais pas besoin de me faire connaitre ni que j’avais pas besoin de FB pour me faire connaitre!
mardi 18 janvier 2011 à 23 h 03 minAu contraire, je devrais, je suis complètement hors du coup.
Je disais juste que je n’ai pas l’utilité de FB « au quotidien ». Mais c’était pas du tout une critique à ceux qui s’en servent, que ce soit pour se faire connaitre ou autre chose.
Ahahah !!! 😀
mardi 18 janvier 2011 à 23 h 14 minAlgésiras : te bile pas, il me semble clair que ce que Marianne a voulu suggérer, c’est que tes fans sont suffisamment accro à la qualité de ton travail pour suivre ce que tu fais quoi qu’il arrive, et qu’il y a pas besoin de FB pour ça… 🙂
Après, est-ce qu’il « faut » être sur FB ou pas ? Franchement, je sais pas du tout…
Comme je l’ai évoqué, le principe de cet « outil » n’est pas mauvais en soi, mais d’une part il est souvent mal utilisé, et d’autre part il est bourré de bugs et de défauts de conception et d’ergonomie, qui ne plaident vraiment pas en sa faveur.
J’ai peut-être, au final, adopté à l’égard de ce bidule une position presque cynique : c’est nul, mais comme tout le monde (ou presque) s’en sert, c’est peut-être judicieux d’y être aussi pour entretenir sa promo… Mais en soi, je ne trouve pas que ce bazar soit « utile ».