Casus Belli, les couvertures :

Ma première couv...


[Princesse Casus] Peu après mon tout premier boulot publié, une série de cartes postales, j'ai tenté de prospecter pour trouver des illustrations à faire dans la presse.

D'emblée, je me suis orienté vers ce qui touchait aux mondes imaginaires, parce que c'était (et c'est encore!...) ce que je préférais. Donc la presse jeux de rôle semblait une cible évidente.
Je me suis pointé à Casus, un vendredi (c'était le vendredi qu'ils recevaient les illustrateurs... Décidément, le vendredi est un jour propice, puisque c'est aussi un vendredi que j'ai décroché mon premier boulot, cité plus haut!), et j'ai montré le dessin que j'avais fait exprès pour l'occasion, très "héroique et fantaisiste", genre une épée fichée dans un crâne, un dragon, de vieilles pierre... Un peu trop "style genre", quoi... Réaction mitigée...
On m'a alors demandé ce que j'avais dans mon carton... Et bon, ben j'ai montré mes boulots perso, déjà typiquement dans l'ambiance "bellaminettes", et ça, tout de suite ça leur a plu!... :)
Comme quoi, à trop vouloir plaire on peut passer à côté d'un bon plan.

D'emblée, ils m'ont commandé une couverture dans le même style, gentiment érotique, et bien sûr avec cette technique de couleurs que j'avais déjà pas mal développé à l'époque. J'étais tellement content que je me suis embarqué dans un truc un petit peu compliqué, avec ce cadre à texture granitique qui évolue progressivement de motifs un peu géométrique vers des silhouettes plus gothiques, et un arrière-plan qui est en fait une sorte de "papier-peint" composé de petits dongeons et dragons... On ne peut pas voir sur cette réduction, mais l'un des dragons fait des ronds de fumée au lieu de cracher des flammes...

Quant à la pin-up, eh bien c'est devenu un peu l'archétype de la bellaminette Casus, et je reprends parfois ce look un peu spécifique (grands yeux bleus, cheveux turquoise et taches de rousseur...), et plus spécialement le modèle de boucles d'oreilles "CB" que j'avais créé pour l'occasion. Côté anatomie, faut bien le dire, c'est carrément n'importe quoi. Mais bon, c'est pas la première ni la dernière fois qu'une bellaminette a des problèmes de proportions, et au final ça fonctionne quand même à peu près. A noter le petit lapin blanc, à la demande du rédac'chef, sensé figurer le retard chronique du magazine et faisant donc référence au lapin d'Alice aux Pays des merveilles. Le côté un peu symboliste de l'image ne s'arrête pas là, puisque figure aussi sur l'épée un dé à douze faces incrusté dans le métal, et dont la face "3" apparaît sur le devant (le 3 étant le chiffre de l'Impératrice dans le Tarot de Marseille, qui ne m'intéresse pas plus que ça, sauf que bon cette carte là est un peu une représentation de la femme de pouvoir, si j'ai bien pigé...). Et puis un jeu de contrastes assez tortueux: la main tenant le pôv petit lapin est gantée de cuir et de métal, tandis que la main qui tient (imprudemment!) l'épée par la lâme est nue, au point qu'une (très discrète) goutelette de sang perle sur le bord du métal...

Enfin et surtout, un petit détail important n'est peut-être pas non plus visible directement: le porte-jarretelle en chaînes de la demoiselle est ni plus ni moins vérouillé par des cadenas...
...eh bien cher visiteur, tu vas être content: en exclusivité mondiale, et pour la première fois depuis dix ans, va être enfin dévoilé le petit dessin que j'avais fait en même temps que cette couverture, et qui est resté jusqu'à aujourd'hui totalement inédit: les clés de ces cadenas !!!

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