Darth Pétale

Posté le mercredi 3 novembre 2004 à 12 h 49 min dans la catégorie « Croquis » par Bruno Bellamy.

Page initialement publiée le 17/10/2001

C’est à nouveau Pétale de Lotus qui s’y colle… Mais cette fois, vous avez droit à trois esquisses pour le prix d’une : il s’agit cette semaine de montrer que le crayonné d’une illustration ne naît pas exactement ex nihilo

Souvent, avant d’attaquer la construction du personnage à la dimension finale, surtout quand je ne suis pas trop sûr de la posture que je vais lui donner, je commence par faire des mini-esquisses en petit (comme précédemment expliqué ici), dans un coin de ma feuille, histoire de voir ce qui pourrait convenir. L’intérêt de faire ces « prototypes » miniatures c’est qu’en peu de traits on peut se faire une idée de la voie à suivre. L’idéal est bien sûr de faire en quelque sorte le dessin dans sa tête, puis de le retranscrire sur papier. Mais parfois on n’est pas vraiment convaincu de ce que serait la meilleure solution. Un mini-crobard permet alors de « fixer » une ou des options possibles, et de les comparer.

Là, on peut voir qu’après un premier test avec une posture assez droite mais, justement, un peu trop raide (seule la cape aurait apporté un peu de mouvement dans l’image), j’ai essayé de voir ce que donnerait une pose plus ramassée, avec un mouvement plus complexe dans la cape et, surtout, l’épée-laser brandie de manière assez menaçante. Il y a même trois essais différents de positionnement de l’épée… Non, ce n’était pas pour faire un GIF animé 😉 mais pour voir ce qui, dans la composition de l’image, conviendrait le mieux pour placer l’épée. Finalement, y’a pas de mystère : l’épée levée est tout de même plus agressive, et c’est donc l’option qui sera retenue.
En attaquant le crayonné définitif, j’ai procédé comme souvent : un « premier jet », puis je retourne la feuille et, par transparence grâce à la table lumineuse, je travaille mon personnage de l’autre côté pour rectifier les erreurs, préciser des détails et tracer les vêtements, sans « massacrer » la première étape, qui est évidemment le support de tout le reste. Du coup, c’est logique, cette deuxième étape est à l’envers, par rapport à la première esquisse, qui est bien entendu faite dans le sens que je souhaitais au départ pour le dessin final. Eh bien il arrive qu’à ce stade je me rende compte que ça se présente mieux dans un sens que dans l’autre, et là c’est typiquement le cas : en orientant le corps vers la gauche, finalement, l’action semble pouvoir se diriger vers la droite, et donc dans le sens de lecture (ce qui est mieux, pour une illustration dans une page de magazine, environnée de texte, et qu’on explore de gauche à droite…). C’est donc cette orientation qui a été adoptée, ce qui explique le retournement par rapport à la mini-esquisse No 2.

Que dire d’autre ? Que le drapé de la cape n’est sans doute pas très réaliste… C’est pas facile à faire, les drapés ! Mais bon, grosso-modo l’effet recherché (dynamiser la composition) est à peu près atteint, c’est le principal.
L’importance de la doc, aussi : il est essentiel de savoir s’en libérer, de ne surtout pas se sentir piégé par les références visuelles, mais avoir quelques points de départ est vraiment important, surtout quand il s’agit, comme ici, d’une figure emblématique, et qu’on doit évidemment reconnaître du premier coup d’œil ! Dans ce cas, bien entendu, j’ai sans difficulté trouvé toutes les photos dont j’avais besoin sur le web.

Merci l’Internet !… 😉


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