C'est la rentrée

Posté le mercredi 15 septembre 2004 à 19 h 19 min dans la catégorie « Croquis » par Bruno Bellamy.

Page initialement publiée le 05/09/2001

 Il fait un temps gris, tout le monde repart au boulot…

Encore que moi j’ai pas pris de vacances (la période estivale est pour moi un moment privilégié : comme ceux qui, d’habitude, me commandent des dessins, sont en vacances, j’ai enfin le temps de faire les dessins dont j’ai l’inspiration sans forcément les destiner à une publication. Autrement dit, les vacances, pour moi, c’est le moment où je peux dessiner des choses que personne ne m’a commandées !), donc je n’ai pas spécialement remarqué de changement, à part que la chaleur étouffante du mois d’août s’est enfin calmée, ce que je ne peux qu’apprécier.
Que dire de ce petit dessin ? Pas grand-chose, sinon que les proportions un peu « SD » du personnage sont une bonne occasion pour travailler sur la dynamique, l’expression du mouvement, en ne se préoccupant pas trop de justesse anatomique, vu que tout ici est « ratatiné ». En dessin, comme en toutes choses, il convient de séparer chaque problème en sous-problème, pour pouvoir faire des progrès en travaillant une question à la fois. On pourrait se dire « peu importe, je vais faire un dessin où l’anatomie sera nulle et où mes efforts se porteront sur la dynamique », mais si le résultat est moche, ça n’est pas gratifiant. On dessine avant tout pour se faire plaisir, sinon ce serait du dessin industriel (et encore, je ne suis pas très calé en dessin industriel, mais j’imagine qu’une dessin technique bien fait, ça doit être plaisant à regarder, pour un spécialiste…).
Je ne crois pas vraiment au trip « académique » façon Shadok, où il faut rater pendant des années pour que ça commence à réussir… On devrait pouvoir se satisfaire de chaque petit dessin, y trouver quelque chose de rigolo, d’original, d’inattendu, qui fasse qu’on puisse au moins se dire « j’ai bien fait de dessiner ça ». Comment faire un deuxième dessin si on n’a pas trouvé de plaisir à faire le premier ?
Cela dit, je bute moi aussi parfois sur des obstacles qui font qu’un dessin est décourageant. Je ne parviens pas toujours à faire ce que je voulais, à surmonter une difficulté technique qui n’est qu’un aspect secondaire du dessin mais qui fait que ça devient quand même laborieux, déplaisant, alors que chaque dessin devrait être tout le contraire. Mais ce n’est peut-être qu’une question de point de vue, il faut faire le tri, et ne pas forcément s’encombrer du souci de forcément « réussir » tel ou tel aspect du dessin qui n’est pas le but de ce dessin, qui n’est qu’un accessoire de l’oeuvre, mais pas l’oeuvre elle-même.
Un dessin n’a pas besoin d’être « réussi » pour mériter d’exister. S’il encourage à en faire d’autres, c’est une réussite en soi, suivant ce bon vieil adage qui dit que l’on ne fait rien mieux que ce que l’on aime faire. Et c’est ça (je crois…) le plus important : aller de l’avant, et non cette idée abstraite de « réussite » à tout prix qui peut nous laisser bloqué, en panne, sur le bord de la route, parce qu’il y a un machin qui n’est pas « parfait », comme si ce mot pouvait signifier quelque chose…


Laisser un commentaire :