Vote blanc

Posté le vendredi 20 avril 2012 à 21 h 42 min dans la catégorie « Couleur, Croquis, Humeur » par Bruno Bellamy.

Vote blanc

En vertu de l’article L66 du code électoral français, le vote blanc n’est pas reconnu comme suffrage exprimé.

En France, si vous vous rendez aux urnes parce que vous souhaitez, par votre vote, signifier qu’aucun des candidats ne vous paraît légitimement présidentiable, eh bien c’est comme si vous étiez resté chez vous.

Quand aucun de ceux qui se présentent pour réclamer le pouvoir ne vous paraît digne de confiance, quand vous voudriez leur signifier de revoir leur copie, de vous proposer quelque chose de valable plutôt que de vaines promesses, aucune manière de voter ne vous permet de le dire, et le fait de ne pas voter vous prive du droit de participer aux décisions essentielles de votre propre pays. Et l’on vous dit que c’est là le meilleur outil que la démocratie ait à vous offrir.

PPS (edit 2) : bon, en même temps, les arguments de Maître Eolas se tiennent assez bien, et je vous invite donc à lire son post assez complet sur le code électoral et, notamment, son explication fort légitime sur la nullité du vote blanc.

PPPS (edit 3) : et finalement, après réflexion, même si je trouve le post de Maître Eolas très intéressant, je ne suis définitivement pas d’accord avec lui sur la question du vote blanc. Si on admet la pertinence de la démocratie et qu’on souhaite agir en citoyen responsable mais qu’on veut contester les candidats en présence ou la fiabilité/sincérité de leurs programmes, le vote blanc est infiniment préférable, ou en tout cas plus riche de sens, que l’abstention. Ce n’est pas le vote blanc qui pose problème, c’est le fait que la loi refuse de le prendre en compte. Quand une loi pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, il faut changer la loi.

Oui, j’ai bloqué les commentaires sur ce post. Je voulais juste exprimer une opinion, pas débattre (et puis j’ai du boulot à faire).
Il se trouve que ceux qui écrivent ce code sont justement ceux qui ne veulent pas que vous leur disiez que vous contestez ce qu’ils ont fait ou ce qu’ils s’apprêtent à faire. Et bien souvent, on l’a vu, cette contestation ne peut donc s’exprimer que par un vote extrémiste qui, faute justement du vote blanc, n’a qu’une pertinence très douteuse.

Dans d’autres pays, le vote est obligatoire, et le vote blanc est reconnu comme un suffrage exprimé, et cela a du sens. Les présidentiables craignent le vote blanc, parce qu’il représente une sanction. La possibilité du vote blanc engage et responsabilise. L’impossibilité du vote blanc est lourde de signification. Elle dit combien votre « voix » n’est, délibérément, pas entendue.

Si c’est blanc, c’est comme si ça n’existait pas.

PS (edit) : allez, si mon candidat favori est élu président, cette bellaminette enlèvera sa culotte !
😉


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