Bonne impression :)

Posté le dimanche 7 janvier 2007 à 1 h 34 min dans la catégorie « News, Photo » par Bruno Bellamy.

Jeudi dernier (4 janvier), je suis allé en Belgique, à Tournai, à l’imprimerie Lesaffre, assister à la « naissance » de mon album…
Petit compte-rendu de l’accouchement, en images. 🙂
C’est cette grosse machine, une Heidelberg, qui a imprimé ce premier tome.Au premier plan, la section qui coupe les feuilles et les empile, à la sortie des rotatives. Derrière, chaque bloc est une rotative. Il y en a 8. Une pour chaque couleur d’imprimerie (cyan, magenta, jaune, noir), et le tout deux fois puisque ça fait le recto et le verso.
L’ensemble fait un bruit assourdissant, et ça doit être vraiment éprouvant pour les gens, très qualifiés, qui s’en occupent pendant des heures…

La même chose, vue de dos (à moins que ça ne soit l’inverse, je ne sais pas très bien où est la tête et où est la queue, là-dedans).
C’est par là que rentre le papier, qui se présente au départ sous la forme d’une énorme bobine qui doit peser un poids affolant.

Les premières feuilles, qu’il faut évidemment examiner très attentivement, sous une lumière très blanche, pour détecter le moindre décalage de couleur ou d’éventuels défauts d’impression (une interface avec un écran tactile permet d’effectuer des réglages très fins)…
C’est émouvant. 😉

Une feuille, c’est 16 pages de l’album (8 de chaque côté). Une fois plié et coupé, ça fera un cahier, et il en faut 3 pour faire un album de 46 pages.

La machine débite des feuilles à rythme incroyable : jusqu’à 13000 feuilles à l’heure !

Le numérique offre des avantages considérables, et notamment la possibilité de graver directement, à partir des images, les plaques qui vont être appliquées, pour chaque couleur, sur les rotatives, donc sans passer par des films, qui génèrent évidemment une dégradation de l’image, du fait de l’utilisation de techniques photographiques, et présentent des risques de décalage. Ici, c’est du « direct to plate », et on peut voir l’une des plaques avant son utilisation pour l’impression d’une feuille (celle-ci correspond au jaune).

Cette machine effectue des tests colorimétriques, pour vérifier tout au long de l’impression que les réglages de départ sont respectés.
Ça ne remplace évidemment pas l’œil exercé de l’imprimeur, qui veille sur les petits incidents qui pourraient dégrader l’image (une petite saleté collée sur une plaque et qui provoque une tache dans l’image, ça peut arriver).

Quand des ajustements doivent être faits, toutes les feuilles sorties avant sont bonnes à jeter. Les « ratés » finissent dans cette grande poubelle…
Comme les rotatives tournent à toute vitesse, quand il y a des ratés, ça s’empile très vite, et il n’est pas rare de jeter des centaines de feuilles à la fois. La qualité est à ce prix…

Ce bitonio sert à, heu… je ne sais pas. Mais c’est sûrement indispensable. 😉

Bon sang, y’a déjà plus de papier…
Ça veut dire que toute la grosse bobine y est passée, et le tirage n’est même pas imprimé en entier ?! La vache, ça consomme…

Changement de bobine…
Faut faire gaffe à pas se faire rouler ce machin sur le pied, ça doit faire très mal. 😉

L’impression d’un cahier est terminée, pour passer au suivant il faut évidemment remplacer les plaques, sur chaque rotative.
Les tuyaux qu’on voit au-dessus des rotatives traversent toute la très grande pièce, et via des coudes et des embranchements, alimentent chaque rotative de quatre gigantesques machines du même type. Il y en a quatre, bien parallèles : il s’agit des encres cyan, magenta, jaune et noire&nbs;!

Les feuilles s’empilent assez rapidement.
Ici, il y en a 4000, et il va falloir un petit charriot élévateur pour aller les stoquer.

J’ai été ravi d’assister en direct à cet heureux événement… 🙂
Ce n’était pas la première fois que j’assistais à l’impression d’un album dans la création duquel j’étais intervenu, mais la dernière fois c’était il y a déjà quelques années, et la technique a évolué depuis. Et surtout, cette fois-ci c’est une œuvre que j’ai conçue tout seul, et c’était donc beaucoup plus impressionnant de la voir devenir « réelle ».

Les employés de cette imprimerie sont vraiment très gentils, leurs machines sont extrêmement modernes, et ils savent admirablement bien s’en servir. Le résultat, vous le verrez dans l’album. Je n’ose pas dire que c’est magnifique, car ça n’est pas à moi de juger de la qualité de mon travail, mais il me semble pouvoir dire que je peux en tout cas l’assumer
totalement, parce que mes dessins n’ont jamais été aussi fidèlement imprimés.

Donc si vous trouvez ça moche, vous pourrez en toute confiance considérer que c’est de ma faute, et si vous trouvez ça joli, vous pourrez remercier l’imprimeur… 😉


2 commentaires pour « Bonne impression :) » :

  1. ochlust a dit :

    Après le magnifique 1er album, on attend impatiemment la suite;
    la petite marchande de lunettes, dont la 1ère image est prometteuse.
    A kan?

  2. Bruno Bellamy a dit :

    J’y travaille, j’y travaille…

    J’ai pris pas mal de retard pour tout un tas de raisons, mais je fais en sorte de refaire tourner sous peu les p’tits compteurs de la zone « work in progress » et, bien sûr, présenter ici en avant-première et en crayonnés tout un tas de previews exclusives… 😉

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