Bonheur du jour, le retour

Posté le dimanche 27 mars 2011 à 8 h 36 min dans la catégorie « Croquis » par Bruno Bellamy.

Allez, un petit « step by step », pour changer. 🙂

Parfois, je cherche l’inspiration en allant fouiner dans les travaux des peintres classiques, par exemple sur Wikimedia Commons, qui regorge de merveilles…
Ici, John William Waterhouse, et un tableau dont l’ambiance me plaît beaucoup, intitulé la Boule de cristal.

Comme je bosse sur deux écrans, j’affiche l’image de référence d’un côté, et je dessine à la tablette graphique sur un document vierge, sur l’autre écran.

Je commence par un croquis en bleu léger, pour ébaucher la posture générale, et tenter de reconstituer l’anatomie du personnage avec des proportions à peu près justes : Esquisse n° 0
la Boule de Cristal

Ensuite je précise les traits du corps.
À ce stade, je suis encore assez proche de la référence, mais je commence déjà à m’en éloigner au gré de ma fantaisie, quand je cherche à préciser les traits du visage.
J’interprète la position des jambes pour trouver une posture plus détendue, je bricole une chevelure un peu différente de celle du modèle, et je me demande ce qu’elle pourrait bien tenir. C’est là que le thème de la lettre apparaît… Je précise le trait, en finissant les petits détails.
Ça commence à ressembler à une bellaminette… 🙂
Esquisse n° 1 Esquisse n° 2 Esquisse n° 3

Décor Bon, c’est pas tout ça, mais avec un décor, ça aura quand même plus l’air de raconter quelque chose… 😉

Je retravaille les meubles que j’ai modélisés il n’y a pas longtemps, et j’ajoute quelques accessoires. Les petits détails (des vêtements en désordre, l’enveloppe de la lettre, des papiers et des crayons, sur le meuble) seront crayonnés par dessus.
Il s’agissait d’un « bonheur du jour », c’est à dire un meuble dédié à l’écriture du courrier.

Le choix du thème s’imposait tout naturellement !

et… voilà le résultat :

Esquisse n° 4


21 commentaires pour « Bonheur du jour, le retour » :

  1. Mathieu Doublet a dit :

    Superbe ! Merci pour ce pas à pas. 🙂

  2. Etienne a dit :

    Et c’est un bien beau résultat !

  3. Alethios a dit :

    Superbe ! La peinture classique est effectivement une source intarissable d’inspiration et la démarche est excellente. J’avais tenté un travail sur les drapés inspiré de l’oeuvre « Boreas » de Waterhouse également.
    Si je pouvais oser demander un rapide avis d’un professionnel, mon essai est ici :
    https://alethios.over-blog.com/article-objectif-drape-mission-a-qu-on-plie-64619337.html

    Le plus dur doit être de pouvoir s’inspirer mais sans copier, en gardant son style et sa vision, ce que vous réussissez à merveille.
    Bientôt une colorisation ?

  4. Aguolo a dit :

    Que dire si ce n’est que c’est magnifique. Depuis le temps que j’attendais qu’il y ait une sorte de tuto, je suis gaté.

  5. Bruno Bellamy a dit :

    @Alethios : pas mal aussi, ton fan-art Waterhouse. 🙂
    Les drapés, c’est super difficile, en fait (on s’en sera douté) c’est la seule et unique raison pour laquelle les bellaminettes en sont presque toujours dépourvues. 😉
    À mon avis, plutôt que d’essayer de recopier en mettant les bons traits au bons endroits, tu devrais essayer d’analyser ce que tu vois pour décomposer le drapé sous forme de masses, de structures. Le but est de comprendre comment les forces se propagent dans le tissu, à quel moment une masse se sépare en plusieurs en faisant des plis, à quel moment elle se « brise » lors d’une pliure qui forme un angle plus serré, ou se heurte à une masse plus résistante, etc. Tout est affaire de structure et de rythme (drapés, rochers, branches d’arbre, chevelures, même combat).
    Une mise en couleurs ? Oui, c’est prévu. 😉

    @Aguolo : des tutos, y’en a dans les sketchbooks parus chez Comix Buro !
    …et sur le présent blog, à condition de faire l’effort de remonter dans les archives, vu qu’il y a presque 10 ans de crayonnés, avec assez souvent des explications. 😉

    @tous : le but de ce post est aussi de rappeler, en ces temps troublés où d’un côté on veut fliquer l’Internet pour « protéger la création » (en fait protéger ceux qui en font commerce, ce qui n’est pas du tout la même chose), et de l’autre on télécharge des biens culturels à tire-larigot sans mesure ni bon sens, au point de ne plus accorder aucune valeur au travail de ceux sans qui ces œuvres n’existeraient pas et qui sont, pourtant, des gens comme nous, qui travaillent pour gagner leur vie, que L’ART EST LIBRE PAR ESSENCE. La preuve : l’art inspire l’art, et ça c’est bien. 🙂

    NB : John William Waterhouse est décédé en 1917, soit il y a bien plus de 70 ans. Son œuvre est donc « dans le domaine public », ce qui ne veut certes pas dire « libre de droits », car le droit moral subsiste. Je ne peux par exemple pas reproduire son œuvre sans citer son nom, chose qui ne me serait de toute manière pas venue à l’esprit, puisque j’ai fort naturellement du respect pour les auteurs des œuvres que j’admire, et que leur en reconnaître la paternité me semble évidemment la moindre des politesses.

  6. SkinR a dit :

    Epoustoufflé je suis !!!

    par contre, Bruno, le téléphone !! c’est vintage comme modèle !! 😀

    bon, on les a bien connu comme ça, faut être honnête aussi 😉

  7. Bruno Bellamy a dit :

    @SkinR : oui oui, c’est un vieux téléphone, et c’était voulu ! 🙂

  8. dd a dit :

    Très beau pas à pas, merci.
    Tu travailles sur quel logiciel et tu utilises quelles résolution pour ton papier
    virtuel pour être suffisamment précis? 300dpi ?

  9. Bruno Bellamy a dit :

    @dd : s’agissant du dessin proprement dit, n’importe quel logiciel permettant de travailler avec des calques et gérant convenablement la tablette graphique permet de bosser de cette façon. Je ne tiens pas spécialement à citer ici (et donc à faire de la pub à) un logiciel dont le rapport entre la qualité de développement et la politique tarifaire est un défi au bon sens et à la décence (comment ça, j’en ai déjà trop dit ?). Il faut noter cependant (et plein de bellaminettes scannées, visibles sur le présent blog, en attestent) qu’on peut très bien faire la même chose avec du papier et un crayon (en fait, j’utilise souvent un porte-mine bleu et un autre noir). 😉
    En fait, comme je l’ai déjà dit je ne sais plus quand, je ne tiens pas trop à parler ici de logiciels, pas plus que de marques de crayons ou de papier, mais plutôt de dessin. Il y a plein de sites qui parlent des outils. Personnellement, je préfère parler de méthode ou d’inspiration. À mon sens, les outils sont interchangeables.

    Là, je ne suis pas chez moi, je n’ai pas d’accès aisé à un scanner, et pour produire une image qui puisse être postée sur le blog, il me fallait donc bosser intégralement en numérique. En outre, l’incorporation d’un personnage dans un décor préalablement calculé en 3D suppose de bosser à la tablette graphique par dessus le rendu 2D du décor. Bon, en fait là j’ai procédé en sens inverse, puisque j’ai décidé du décor après coup, et que j’ai donc dû tâtonner pour l’ajuster au dessin de premier plan, ce qui prouve qu’il ne faut pas croire ce que je dis, de toute façon… 😉

    La résolution n’a pas vraiment de sens ici puisque, justement, tout est fait en « virtuel », donc je ne tiens pas spécialement compte de dimensions physiques. Au final, ici, ce qui importe, c’est la taille en pixels, et donc la finesse du tracé dans une surface donnée.
    Néanmoins, juste pour info, le document final est un carré de 2855 pixels de côté, ce qui ferait 24cm en 300dpi. Ou encore, à 400dpi, la résolution à laquelle je bosse la mise en page d’un sketchbook Comix Buro (ce qui prouve que les sketchbooks Bellamy sont des livres haute définiton), ça ferait exactement la largeur d’une page… 😉

  10. dd a dit :

    Merci pour ta réponse. 
    Tu parles de « papier » et de « crayon ». C’est quoi exactement ?  😉

    En fait, la partie logicielle ne m’intéressait que pour cette résolution. Sur celui que
    j’utilise (je ne suis qu’un gribouilleur, que ce soit en virtuel ou sur papier), on peut
    donner une résolution en cm + dpi ou en pixel + dpi. Je ne comprends pas trop l’intérêt de
    pixel + dpi. La résolution par défaut (A4 en 75 dpi) ne permet pas, je trouve de faire des
    traits de précision. 
    Je vais donc essayer A4 en 400dpi pour voir.

  11. Bruno Bellamy a dit :

    Bah quand on bosse en bitmap (donc pas en vectoriel, et en tout cas moi je bosse pas en vectoriel), la précision du dessin dépend du nombre de pixels dans l’image. Une image de 32 x 32 pixels permet, au mieux, de faire des p’tits icônes riquiqui, alors qu’une image de 3200 pixels de large peut être incroyablement détaillée. Après, c’est juste des rapports mathématiques, dpi signifiant « dots per inch », ou « points par pouce », un pouce équivalant à 2,54cm si mes souvenirs sont bons. En 300dpi, une image de 2,54cm de large aura donc, en largeur… 300 pixels.
    Du coup, 400 dpi sur un timbre poste, ça fait pas beaucoup de pixels, et 150 dpi en A4 ça en fait beaucoup. Qui dit beaucoup de pixels dit beaucoup d’information, et donc une grande précision.
    A4 en 400dpi, ça commence à faire vraiment beaucoup de pixels, et le problème c’est que ça risque d’être LOURD, chaque pixel nécessitant que ses composantes RVB soient codées sur trois octets pour qu’on puisse utiliser au plus 16 millions de couleurs (et quelques), et ça peut grimper à quatre octets si on gère la couche alpha (pour la transparence), soit un total de 24bits par pixel. Si en plus l’image est réalisée sur plusieurs calques superposés, on multiplie par le nombre de calques, et on se retrouve rapidement avec une image de plusieurs dizaines de Mo. Même sur une machine musclée (en RAM, en puissance de calcul, etc), au bout d’un moment, les performances s’en ressentent : le tracé à l’écran n’arrive plus à suivre le geste de la main, ça pédale dans la semoule…
    La bonne solution peut être de commencer le tracé à une résolution relativement basse, surtout si on utilise pas mal de calques superposés pour mettre l’image au point (plusieurs étapes de croquis, par exemple, dans mon cas), quitte ensuite à agrandir l’ébauche une fois que les bonnes proportions sont à peu près trouvées. À partir de quoi on peut commencer, sur un nouveau calque, à retravailler le trait final avec plus de précision (l’esquisse, elle, sera éliminée à la fin, inutile de garder plein de calques qui ne servent plus, donc la dégradation qu’aura subi cette étape du travail lors de l’agrandissement n’est pas un gros souci). Et faire une mise en couleurs en vraiment haute def.
    Donc bon, c’est comme pour tout, faut doser… 😉

  12. Bruno Bellamy a dit :

    PS : « papier » et « crayon » c’est un système portable de saisie et de stockage de données visuelles, qui a notamment pour avantage une autonomie considérable. Ça repose sur une technologie libre, c’est multiplateformes (toutes les marques d’yeux et de mains peuvent l’utiliser), interopérable (tu peux dessiner sur un papier, le transmettre à une autre personne, et quel que soit le système d’exploitation de son cerveau, il pourra « lire » le dessin avec ses yeux sans avoir besoin de le transcoder), et extrêmement bon marché. Le nombre de feuilles n’est pas limité (il suffit de racheter une ramette de papier ou un carnet), on peut utiliser toutes sortes de crayons (ça peut varier selon les papiers, mais en gros ils sont tous compatibles), et pour compenser l’absence de fonctions d’annulation, on peut utiliser un outil extraordinaire nommé « gomme ». J’ai testé, ÇA MARCHE ! Je pense que cette technologie est promise à un bel avenir… 🙂

  13. dd a dit :

    En fait, j’ai le même problème en traditionnel : je préfère le A5, mais c’est un peu trop
    petit pour faire du détail. Pour le peu de cours de dessin que j’ai pris, les profs essaient
    de m’imposer du A3, mais je trouve cela pas pratique (à transporter/ranger). 

    ps : la fenêtre d’édition des commentaires du blog semble plus grande que ce qui est autorisé.
    Ca passe mal à la ligne.

    ps2 : Haha, tu m’as bien eu. C’est un post pour le 1er avril non? Si un système aussi ouvert
     et pratique existait, ca se saurait !
    ps3 : Un collègue m’a prêté ce qui doit être un prototype de « papier » et « crayon », il parait
    que ca marche aussi pour écrire. Et bien j’ai le même problème qu’avec ton blog : ça ne
    passe pas automatiquement à la ligne suivante.

  14. Bruno Bellamy a dit :

    @dd : quand on bosse d’après nature, travailler en grand est très formateur. Mais évidemment, un carnet de croquis A3, ou un carton à dessin avec des feuilles format raisin, c’est moins pratique qu’un petit carnet A5. J’en ai fait la cruelle expérience, quand j’étais étudiant en école d’art à Paris, et qu’il fallait prendre le métro tous les jours avec un grand carton sous le bras, aux heures de pointe…

    Ce n’est pas la fenêtre de saisie de commentaire qui a un problème, c’est toute la section centrale des pages du blog. J’ai modifié les CSS à un moment pour garantir la compatibilité avec certaines versions anciennes de Firefox sous Windoze, et ça a posé des problèmes annexes idiots dans ce genre là. Je vais essayer d’arranger ça quand j’aurai le temps.

  15. Fanny RUELLE a dit :

    Trop sympa ! J’adore 😛

    Elle mériterai une belle mise en couleurs ! <3

  16. Marianne a dit :

    Le style est un peu plus réaliste que d’habitude, mais ne perd rien en sensualité… j’aime beaucoup beaucoup *__*

  17. erstauntlich,astounding,étonnat a dit :

    je sais pas mais on dirait qu’il y a eu un level up de passer … un changement de niveau !

    c’est plus la même catégorie , « on joue chez les grands » !

    O_o » et tout ça rien qu’avec des cours classiques ??? ya quelque chose d’autre ?? ^^

    whoa ,quel talent !

  18. Marius Nightmare a dit :

    Très sympa ce pas à pas, merci beaucoup.

  19. Flo a dit :

    C’est vraiment beau… Le décor a t il été travaillé ou je me plante complètement?

  20. Bruno Bellamy a dit :

    @Flo : « travaillé » ? Heu… Je ne suis pas sûr de comprendre la question. Oui, j’ai travaillé un peu pour l’obtenir. 😉
    En fait, je l’ai modélisé en 3D avec Blender. Je ne sais pas si ça répond à la question…

  21. pona a dit :

    Superbe!!!

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