Les Bellaminettes du mois de Casus Belli :

[Elric]

Elric le nécromancien, version féminine...

J'ai toujours beaucoup apprécié les bouquins de Michael Moorcock...
J'ai même la chance de l'avoir rencontré lors d'une séance de dédicaces à la fort regrettée librairie Temps Futurs, qui se trouvait jadis rue Dante à Paris, et qui était quand même un haut lieu de la S.F. et de la BD de la capitale (tout ça ne nous rajeunit pas...)! Il m'a fait un p'tit mot (illisible, hélas...) rien que pour moi tout seul personnellement dans un de ses romans.
Bon, l'auteur est très chouette, plein de talent et tout, mais que dire de ce personnage, figure de proue de l'héroic-fantasy?! Et que dire de mon émoi, quand on m'a demandé de réaliser la pin-up du sommaire de Casus Belli sur le thème d'Elric?...
Alors voilà, j'ai fait de mon mieux... Et pour une fois, bien que le sujet ait eu tout ce qu'il fallait pour me stresser (genre "surtout, ne pas me planter"... donc je me plante!), je suis plutôt content! :-) L'"Elriquette" est plutôt mignonne, les couleurs assez dans le ton du personnage, l'armure assez rigolote sans manquer d'élégance, et l'épée (argh... l'épée que, entre toutes, je ne pouvais me permettre de rater!) me semble assez réussie.
La pose est assez classique, je sais bien, mais dans ce cas-là, j'avoue que j'ai préféré ne pas trop prendre de risques, et privilégier le personnage plutôt que l'action.
Côté technique, on a ici des petites choses un peu difficiles: les cheveux blancs, c'était évidemment incontournable (pour ceux qui arrivent d'Alpha du Centaure et qui ignorent tout de la culture terrienne, Elric le Nécromancien est un albinos). Or le fait que le personnage apparaisse sur un fond blanc était également une figure imposée... Hem! Donc le tracé à la plume, à l'encre noire, du contour des cheveux, se devait d'être assez en finesse, et surtout, il fallait retravailler les ombres des cheveux avec une mine bleu clair assez fine elle aussi (ici, un porte-mine 0.5 avec des mines bleues, celui que j'utilise pour faire les crayonnés des dessins de dédicace dans les festivals).
L'armure (enfin, si on peut appeler ça comme ça!) était aussi un petit peu délicate: qu'il s'agisse des écailles, ou des maillons de chaîne, il faut faire bien attention à les raccourcir dans la perspective quand ils arrivent au bord du volume (...) qu'ils englobent, de façon à ce qu'on les sente bien "tourner". C'est important, sans ça ça fait "papier peint" et ce n'est pas très joli...
Pour faire ressortir le teint pâle de la belle, j'ai choisi d'employer du noir pour certaines parties de l'armure. C'est intéressant parce qu'il est facile de faire briller des reliefs noirs (forcément: la moindre touche de blanc -ici, au crayon de couleur- contraste énormément), mais d'un autre côté c'est un peu délicat parce que plusieurs parties noires juxtaposées peuvent ne pas se "lire" très bien. En effet, le dessin de base est fait de traits noirs à la plume, et si on les colorie en noir, les différentes parties ne se détachent plus les unes des autres, ou alors il faut ruser avec les brillances en blanc. A doser avec précaution, donc...

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