Les Bellaminettes du mois de Casus Belli :

[Space marine]

Une space marine...

Il s'agissait de représenter une "Space Marine". On dirait bien que je suis abonné aux guerrières!.. On ne se refait pas, ou en tout cas on ne se refait pas facilement une réputation ;-)
J'ai essayé ici de donner un look un peu personnel à l'uniforme futuriste, ce qui n'est pas tellement évident tant ce genre a été déjà beaucoup exploré. Mais dans l'ensemble, et bien que l'aspect assez sexy soit évidemment peu vraisemblable -vous imaginez, vous, une chasseuse d'Aliens avec un costard plutôt prévu pour un défilé de mode?- il me semble que celle-ci ne souffre pas trop de l'effet de "déjà vu"... Je veux dire par là que, le plus souvent, dès qu'on cherche à illustrer un thème, on tombe facilement dans quelque chose qui ressemble à ce qui s'est déjà fait. Soit parce qu'on suit la même logique que les illustrateurs qui nous ont précédé ("une guerrière de l'espace? Alors voyons, ça doit être quelque part entre l'armure et le scaphandre, mais avec un décolleté et les cuisses découvertes..."), soit pire encore parce qu'on a déjà vu cent fois ce thème illustré et qu'on a enregistré des images qu'on va ressortir inconsciemment en croyant -en toute bonne foi- pouvoir en revendiquer la paternité.
Une fois qu'on est conscient de ce risque, je crois qu'il faut aussi et surtout se souvenir du fait que ce qui fait qu'on peut avoir du mal à dessiner quelque chose de bien c'est généralement l'angoisse, et l'idée qu'on en est probablement de toutes façons incapable. Je ne dis pas qu'il suffit d'ignorer que quelque chose est impossible pour le réussir quand même (quoique... mais c'est un autre débat, et d'une autre portée philosophique!) mais il faut déjà commencer par cesser de croire qu'on n'y arrivera pas. Faute de quoi, évidemment, on va forcément tout rater (là, au moins, c'est sûr!). Donc déjà il faut éviter de partir dans une recherche obsessionnelle de l'originalité. Je crois sincérement qu'une manière personnelle de réaliser une image peut lui garantir son originalité -la photo, par exemple, est-elle autre chose que cela? Or c'est bien un art reconnu comme tel...- et que cela dépend beaucoup plus d'un engagement réel dans son travail que d'une quelconque recherche d'antériorité.
Ici, par exemple, les grosse épaulettes, les genouillères de gardien de but de Hockey, les grosses semelles, les lunettes façon casque d'aviateur, tout ça est probablement archi-classique. Mais j'ai vraiment essayé de me faire plaisir... C'est à dire que je n'ai pas essayé à tout prix de répondre au sujet au maximum en décrivant l'archétype absolu de la Space Marine en accentuant de façon caricaturale tous ses attributs connus. Non, j'ai plutôt essayé, tout en restant dans les limites du sujet imposé, de faire quelque chose qui me plaise à moi, ce qui me semble la meilleur méthode pour aboutir à un résultat personnel. Après, si ça plait aux lecteurs, ce n'est pas que les lecteurs ont les mêmes goûts que moi, c'est simplement que, de manière très subtile, je dirai même "invisible à l'oeil nu", il reste dans le dessin quelque chose qui témoigne de ce qu'il a été fait avec plaisir, vraiment pour le fun... Et ça, ça passe... C'est là que le dessin a vraiment de la valeur en tant qu'outil de communication: il n'y a pas de message intellectuel, de vision philosophique, d'enseignement théorique ou de transmission d'informations subliminales. Il s'agit de PARTAGER quelque chose de sympa...
Côté technique, je me permettrai surtout de faire remarquer le jeu de contraste entre les couleurs froides (gamme de bleus) de l'uniforme, et les teintes chaudes (chocolat) de, heu... de son contenu!
Je me suis amusé à faire une petite rose tatouée sur sa fesse gauche. On ne la voit peut-être pas très bien ici, mais j'ai dû compresser cette image au maximum, sans quoi elle aurait été vraiment très longue à charger (le décor "granitique" pèse assez lourd en Ko). J'ai surtout un gros regret pour ce dessin: j'aurais dû faire la peau à l'aérographe. J'ai été trop confiant dans mon coup de pinceau, or c'est assez difficile de réaliser un aplat de couleur "propre" quand on travaille à l'encre avec des teintes assez foncées, surtout sur des surfaces un peu compliquées. Résultat: on voit les coups de pinceau sur les cuisses et le visage, et même le crayon de couleur ne permet pas vraiment de rattrapper ça. Dommage, parce qu'un peu plus de douceur aurait beaucoup profité à cette image. J'espère que le dessin du méga-flinguiseur pardonne un peu cette bévue: en effet, contrairement à mon (inexcusable) habitude, je ne l'ai pas bêtement dessiné de profil, mais bel et bien en perspective...
Le bout de décor est totalement arbitraire est fortement inspiré des toits gothiques de Batman. Mais heureusement, la texture granitique est, elle, 100% brosse à dents, made in B.B....

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